Chape désolidarisée: film, bordures & dilatations

Une chape désolidarisée, aussi appelée chape non adhésive, constitue une technique de mise en œuvre incontournable pour assurer la stabilité et la durabilité d’un sol. En 2025, cette méthode reste la norme en Belgique pour éviter les remontées d’humidité, contrôler les fissurations et garantir l’isolation acoustique et thermique. Ce guide complet, préparé par Vloerman, détaille le film de désolidarisation, les bandes périphériques et les joints de dilatation, trois composantes essentielles à la réussite d’une chape désolidarisée.

Qu’est-ce qu’une chape désolidarisée ?

Une chape désolidarisée est une chape en mortier (ciment ou anhydrite) coulée sur une dalle, mais séparée du support par une couche intermédiaire telle qu’un film polyéthylène. Cette configuration empêche tout contact direct avec la structure, évitant ainsi la transmission de contraintes mécaniques et thermiques. En Belgique, l’épaisseur minimale recommandée pour cette chape est de 45 mm, garantissant une meilleure résistance à la compression et un comportement homogène sous charge.

À quoi sert le film de désolidarisation ?

Le film de désolidarisation introduit une couche de séparation étanche entre le support et la chape.
Ce film, souvent un polyane en polyéthylène d’au moins 150 µm, remplit plusieurs fonctions :

  • Empêche la migration d’humidité provenant de la dalle ;
  • Évite l’adhérence du mortier au support ;
  • Compense les mouvements différentiels entre dalle et chape.

Ses performances dépendent directement de son épaisseur et de la qualité de sa pose. Les recouvrements doivent mesurer 20 cm minimum, et le film doit remonter le long des murs pour assurer une étanchéité périphérique complète.

Quels types de films existent pour une chape non adhésive ?

Les types de films de désolidarisation utilisés en 2025 sont listés ci-dessous.

  • Polyéthylène standard (PE-HD 150–200 µm) : norme DTU 26.2 en Belgique ;
  • Film bitumeux armé : utilisé dans les sous-sols ou zones humides ;
  • Tissu non tissé synthétique : solution alternative en rénovation légère.

Quelle est la procédure de pose correcte du film ?

La pose correcte du film de désolidarisation consiste à :

  1. Nettoyer le support et s’assurer de son homogénéité ;
  2. Dérouler le film en évitant tout pli ;
  3. Recouvrir chaque lé de 20 cm et scotcher les jonctions ;
  4. Faire remonter le film pour assurer la continuité avec les bandes périphériques.

À quoi servent les bordures et bandes périphériques ?

Les bandes périphériques de désolidarisation servent à séparer la chape des éléments verticaux : murs, colonnes et seuils.
Elles sont en mousse de polyéthylène compressible et garantissent :

  • L’absorption des dilatations thermiques ;
  • L’isolement acoustique périphérique ;
  • La prévention des fissures d’angle.

Les bandes périphériques mesurent généralement 5 à 10 mm d’épaisseur et sont posées sur toute la hauteur de la chape avant le coulage.

Pourquoi les bandes périphériques sont-elles obligatoires ?

Les bandes périphériques créent un joint de désolidarisation vertical.
Sans elles, la chape entrerait en contact direct avec les murs, provoquant :

  • Des ponts acoustiques indésirables ;
  • Des fissures de retrait latérales ;
  • Une perte de performance d’isolation et de durabilité.

Comment gérer les joints de dilatation ?

Les joints de dilatation permettent à la chape de se dilater sans se fissurer.
Ils doivent prolonger exactement les joints du gros œuvre et présentent la même largeur. Deux méthodes existent :

  1. Joints intégrés avant coulage (profilés PVC ou aluminium) ;
  2. Joints sciés après durcissement pour une finition esthétique.

Leur implantation tient compte de la structure du bâtiment et de la surface du plancher.

Quand placer les joints de fractionnement ?

Les joints de fractionnement se placent lorsque :

  • La surface totale dépasse 40 m² ;
  • L’un des côtés excède 8 m linéaires ;
  • La pièce présente des changements de géométrie (portes, angles saillants).

Ces joints ont une profondeur de 2/3 de l’épaisseur totale de la chape et se positionnent aux zones sensibles.

Quelle est l’épaisseur minimale d’une chape désolidarisée ?

L’épaisseur minimale d’une chape désolidarisée en pose flottante est de 5 cm, sans être localement inférieure à 4 cm, conformément au DTU 26.2.
Cette épaisseur assure :

  • Une cohésion structurelle suffisante ;
  • Une meilleure résistance mécanique ;
  • Une répartition homogène des charges même sur isolant compressible.

Comment la désolidarisation prévient-elle les fissures ?

La désolidarisation empêche le transfert d’efforts entre la dalle porteuse et la chape, absorbant :

  • Les mouvements de retrait ou dilatation ;
  • Les vibrations structurelles ;
  • Les déformations hygrométriques.

Ainsi, les fissurations en surface ou en angle sont limitées et la durée de vie du revêtement final (carrelage, parquet, sol pvc) est prolongée.

Quelles sont les précautions avant la pose d’une chape non adhésive ?

Avant le coulage d’une chape non adhésive, il faut :

  • Vérifier la planéité et la propreté du support ;
  • Contrôler l’absence d’humidité résiduelle ;
  • S’assurer de la continuité du film de désolidarisation ;
  • Poser correctement les bandes périphériques ;
  • Reporter les joints du gros œuvre sur la chape.

Un contrôle hygrométrique avant le revêtement final est obligatoire, surtout pour les chapes à base d’anhydrite, plus sensibles à l’humidité.

Quelles normes belges encadrent la chape désolidarisée ?

La réalisation d’une chape désolidarisée en Belgique est régie par :

  • DTU 26.2 (Règles professionnelles pour chapes et dalles à base de liants hydrauliques) ;
  • Normes NBN EN 13813 concernant la classification des mortiers industriels ;
  • Recommandations PEB pour la performance énergétique du bâtiment.

Ces documents précisent la composition du mortier, les méthodes de pose et les conditions de séchage avant revêtement.

Quels matériaux innovants sont utilisés en 2025 ?

Les matériaux de chape innovants disponibles sur le marché belge en 2025 incluent :

  • Chapes fluides autonivelantes à base de ciment ou d’anhydrite ;
  • Chapes fibrées avec fibres de polypropylène pour éviter les microfissures ;
  • Chapes légères contenant des billes d’argile expansée ou de polystyrène ;
  • Mortiers à séchage rapide permettant une mise en service après 24 h.

Tableau récapitulatif des éléments d’une chape désolidarisée

Les composants et leurs attributs principaux sont synthétisés ci-dessous.

Élément
Fonction principale
Recommandations techniques Belgique (2025)
Film polyéthylène (150 µm)
Séparation et étanchéité
Pose continue avec recouvrements de 20 cm
Bande périphérique PE
Absorption des dilatations
Épaisseur : 5–10 mm, pleine hauteur
Joints de dilatation
Compensation des mouvements du gros œuvre
Alignés avec ceux du support
Joints de fractionnement
Réduction des fissures sur grandes surfaces
Tous les 40 m² ou 8 m linéaires
Chape non adhésive
Couche de mortier flottante sur film séparateur
Épaisseur nominale : ≥ 5 cm

Quelle est la différence entre chape non adhésive et adhésive ?

La chape adhésive colle directement au support grâce à une barbotine d’adhérence, tandis que la chape non adhésive repose sur une couche de film isolant.
Cette différence influe sur l’élasticité, le comportement à la dilatation et les applications :

  • Adhésive : adaptée aux supports stables et secs ;
  • Non adhésive : recommandée pour supports irréguliers, humides ou avec plancher chauffant.

Conclusion

En Belgique, la chape désolidarisée s’impose comme la solution technique de référence pour les sols exigeant un contrôle structurel précis et une isolation performante.
Son efficacité dépend du film polyane, de la bande périphérique et du positionnement des joints. Une exécution rigoureuse selon les normes DTU 26.2 et NBN EN 13813 garantit la durabilité du système.

Vloerman, expert belge en chapes, isolation de sol et planchers chauffants, accompagne chaque projet avec des techniques conformes aux standards 2025, pour des sols robustes, stables et parfaitement finis.